Une histoire de Lettres...à assembler, déchiffrer, découvrir, travailler de manière ludique et complémentaire aux cours réalisés en classe.
Ce blog est mis à votre disposition pour vous aider. Toutes les séquences de cours seront complétées par des exercices. Ils vous permettront de vous entraîner et/ou d'approfondir certains points de leçon vus ensemble.
D'autre part, cet espace ne peut vivre sans vos lettres, vos mots, vos productions.Des concours d'écriture sont régulièrement organisés. Le prix d'une publication pour le plaisir d'écrire et d'être lu.
J'attends enfin toutes suggestions. Cet espace est le vôtre et demande à grandir chaque année, comme vous!
Je vous souhaite une bonne lecture et de bons entraînements.

Séquence 2: Rencontre

SEQUENCE 2

Séance 5 : Ecriture

Objectif : Raconter une rencontre en adoptant le point de vue interne

Exemple n°1:

Madame de Rênal sortait par la porte fenêtre qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut près de la porte d'entrée la figure d'un vieux paysan, extrêmement pâle. Il portait une vieille chemise blanche, sale et trouée, et tenait sous le bras une veste fort sale, dont on ne devinait pas la couleur tellement la crasse s'y était installée. Le teint de ce petit vieillard était si blanc, ses yeux si clairs, et ses cheveux si gris que Madame de Rênal eut d'abord peur. Il avait des chaussures trouées, la peau ridée, pâle. Elle décida de s'en approcher, malgré l'être repoussant qu'était le vieillard. Il ne la voyait pas s'avancer. Elle lui dit:

- Que voulez-vous ici, monsieur?

Il ne répondit pas, et ne se retourna même pas. Madame de Rênal répéta sa question plus fort. Et cette fois, il s'était retourné.

- Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin d'un ton sec.

Madame de Rênal resta sans rien dire, ce vieillard venait de lui postillonner dessus. En plus de cela, elle trouva son haleine forte désagréable, nauséabonde. Madame de Rênal regardait les rides qui marquaient son visage. Bientôt, elle se mit à avoir peur. Quoi, c'était là ce précepteur qu'elle s'était figuré comme un jeune homme, bien vêtu, propre et de bonne figure, qui allait prendre soin de ses enfants!

- Quoi monsieur, lui dit-elle enfin, vous savez le latin?

Comme pour la première question, il fallut qu'elle la répète. Puis il répondit enfin:

-Oui! lui répondit-il séchement.

Madame de Rênal était si effrayée mais elle osa lui demander:

- Vous ne gronderez pas trop ces pauvres enfants?

- Moi, je les gronderai et les frapperai sur le bout des doigts s'il le faut!

- N'est-ce pas monsieur, ajouta-t-elle après un petit silence, un peu trop dur pour eux? Monsieur, je vous en prie ne soyez pas ainsi avec ces pauvres enfants!

Se faire parler de la sorte et se faire prier par cette femme lui était tellement insupportable qu'il décida de lui répondre le plus durement possible et elle lui répondit sur un ton navré:

- Monsieur, je suis sincèrement désolée, mais vous ne correspondez pas au profil que mon mari et moi-même cherchons.

C'est ainsi que s'acheva leur discussion.

Alicia, 3e3

Exemple n°2:

Madame de Rênal sortit par la fenêtre du salon qui donnait sur le jardin quand elle aperçut près de la porte d'entrée une silhouette. De là où elle était, elle ne distinguait qu'un amas de tissu et une main sans âge qui s'avançaient vers la sonnette. Plus madame de Rênal s'approchait et plus elle découvrait l'aspect de cette étrange personne. Le morceau de tissu devint une robe de prêtre, à la fois sale et déchirée par endroit. Elle vit alors la figure d'un homme à l'expression froide et apathique. Serait-ce donc là le précepteur de ses enfants ? Elle s'avança encore pour finalement se retrouver face à de petits yeux enfoncés et sinistres et elle lui dit:

- Que voulez-vous, monsieur?

Une grimace se forma le visage du prêtre et d'une voix rauque, il répondit :

- Je viens pour être précepteur, madame.

Madame de Rênal sentit un frisson lui parcourir le dos. Elle redoutait la scène qui allait se jouer. Elle pensait déjà à ses enfants et se demandait si ce fut possible d'enseigner dans de telles guenilles et de manière générale sous une apparence si vieillote. Elle poursuivit néanmoins l'entrevue:

- Monsieur, savez-vous le latin?


- Oui madame, dico optimum latinum, dit-il d'un air arrogant.


Décidémment, ce prêtre ne lui rendait pas la tâche facile mais il fallait maintenant qu'elle s'assure du bien être de ses enfants et de l'éducation qu'ils allaient recevoir:

- Monsieur, excusez-moi de cette question mais serez-vous sévère avec les enfants ?

Le moine se raidit et lança d'un ton sec :

- Madame, remettriez-vous en cause mon métier de précepteur ? Le châtiment est prôné dans des cas spécifiques. Sachez néanmoins que vos fils doivent être éduqués comme des hommes. Le savoir ne s'inculque pas dans un contexte doré. Vos fils seront dépourvus de tout confort. Une blouse, un crayon de bois et du travail sans relâche. On apprend dans la difficulté, telle est ma manière d'enseigner .


- Mais ce ne sont que des enfants, monsieur, ils ont besoin de s'amuser, le monde des adultes est encore trop loin pour déjà les priver de tout , dit Madame de Rênal d'une voix inquiète.


- Ecoutez, madame, c'est à la demande de votre mari que je suis ici, si maintenant vous pensez que je ne corresponds pas au poste, je m'en vais. D'autres familles attendent un précepteur de qualité, tel que moi, je n'ai pas de temps à perdre, les routes sont longues à pied et je dois gagner mon pain quotidien.

Madame de Rênal resta stupéfaite devant autant d'effronterie de la part d'un prêtre. Ses manières assez rustres ne lui plaisaient pas du tout. Cette entrevue confirmait ses impressions. Non, ce prêtre ne ferait pas l'affaire, non, ses enfants ne seraient pas éduqués comme des bêtes, au nom de quoi ? Sur ce elle lança :

- Alors je vous libère, monsieur, vous pouvez reprendre votre chemin, nous ne sommes pas intéressés ».

Le moine partit en grognant, madame de Rênal fut elle soulagée.


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