La voiture folle
Je vivais dans un petit village non loin de Londres où se dressait l'immense demeure de mon père Harry Stanford. Il voulait obtenir une voiture, il demanda donc à son employé, Jack à l’œil de verre, de la construire. Jack, lassé de se faire traiter comme un esclave la métamorphosa sous mes yeux, car j'étais caché dans un placard. La voiture avait des phrases rouges et agressifs, elle était sombre et terrifiante car le bruit du moteur faisait penser au grondement du tonnerre. Quand la voiture fut prête, mon père m'emmena faire un tour, puis il me déposa à la maison parce qu'il avait une course à faire. Je trouvai cela douteux, donc je le suivis discrètement à vélo. Mon père s'arrêta sans doute pour aller chercher son tabac à pipe, quand j'eus un moment d'inattention. Je vis mon père sortir du magasin mais la voiture n'était plus là. Je la revis quelques mètres plus loin, sans conducteur, me sembla-t-il. Elle percuta alors de plein fouet un piéton que je reconnus immédiatement puisqu'il s'agissait de mon père !
Terrorisé, je rentrai chez moi pour prévenir ma mère. Sous le choc, elle appela la police qui soupçonna Jack à l’œil de verre puisqu'il avait construit la voiture et surtout parce que tout le monde savait qu'il aurait été content de la mort d'Harry. Après plusieurs jours d'enquête, il fut emprisonné et exécuté pour meurtre.
La vie reprit son cours dans ce petit village. Mais je ne dis jamais rien à propos de la voiture qui roulât toute seule car l'on m'aurait certainement pris pour un fou.
Nouvelle tirée du recueil de Peter Stanford, 1892.
Johan, Léon et Paul, 4e1
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